''Oh non...Encore lui...Don't look'' ou les effets secondaires de vivre dans une petite ville...
- FaLaParadoxale
- 22 mai 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 mai 2020
Quand tu quittes l’Amérique du Nord pour travailler dans une petite ville, tu te dis forcément que c'est le jackpot: ambiance plus familiale, pas d'embouteillage, gens plus sympas, moins impersonnel, ...
LOL laissez-moi rire... Tout ceci est bien vrai, mais j'étais loin d’être préparée aux situations gênantes auxquelles je suis toujours confrontée - voici quelques exemples:
Syndrome du ''petit village'':
Les gens du village restent entre eux, dur-dur d’intégrer leur ''cercle''; en d'autres termes, ils ne sont pas ouverts. On finit par se retrouver avec des ''étrangers'' a.k.a ceux qui ne sont pas originaires du village. Par contre, tout le monde se connait, retient ta plaque d'immatriculation, sait qui t'a rendu visite, à qui tu as rendu visite. Ah oui, pour ça, les villageois sont fans de congossa!
Payer une fortune pour t’évader vers la capitale un weekend:
Parce que parfois tu veux voir d'autres personnes, profiter de la capitale, te sentir comme si tu atterrissais à Los Angeles, tellement il y a du monde, des voitures et des nouveaux visages ou tout simplement pour voir la famille... mais à quel prix! Pour 25 minutes de vol, on paie un minimum de 180 000 XAF (le ''bonheur'' de vivre dans une ville pétrolière où les tarifs restent élevés, parce que les expats ou plutôt leurs sociétés n'ont pas de mal à débourser ce genre de sommes). Alors en bon gabonais, on se dit ''on va encore faire comment'' et on paie - à bien planifier dans le budget.
Rencontrer ses clients en faisant les courses:
Tu fais tes courses OKLM, au moment où tu prends ton papier toilette, tu sens un regard te fixer et quand tu lèves les yeux, tu vois ton client qui te sourit et commence à te parler de boulot; par politesse tu réponds par des ''oui'' et des ''non'' très secs, mais au fond de toi tu as juste envie de lui dire ''mec, je veux juste acheter mon PQ en paix et rentrer, so can you move it?''
Rencontrer tes partenaires d'affaires en groove:
On bosse tellement dur en semaine, qu’à l’arrivée du weekend, on veut décompresser ou se lâcher... bah, pas dans une petite ville! Ce moment où le DJ balance ton son et que tu t’apprêtes à démouler tout ce que la nature t'a donné... Mais quand tu lèves les yeux et aperçois le ''Monsieur'' avec qui tu étais en réunion deux jours plus tôt, qui te regarde comme un lion prêt à saisir sa proie... Tout d'un coup ton corps redevient raide comme un piquet et tu lâches l'affaire. Malgré cela, lors de la prochaine réunion, ça n’empêche pas le ''Monsieur'' de te rappeler qu'il t'a vue t'amuser l'autre soir (au finish je regrette même de ne pas avoir démoulé mon matos... Who cares?)
Croiser ton ex chéri/bébé/crush ... partout:
Eh oui... parce que parfois tu crois trouver ton âme sœur dans une petite ville, ce qui peut s’avérer être une erreur fatale (suivez mon regard). Alors si votre histoire ne se termine pas en mode Cendrillon/Belle au bois dormant/ ou autre mensonge de Disney, préparez-vous au harcèlement... Vous savez cette personne que vous voulez éviter à tout prix? Je vous garantis que vous la croiserez PARTOUT, en faisant vos courses, au feu rouge, à la station d'essence, en soirée, à la plage, en pleine forêt, au sport, dans l'avion, au restaurant, au boulot, dans votre salon (bon je blague, si il/elle se retrouve dans votre salon, vous avez d'autres problèmes). Travaillez sur votre ''poker face'', parce que vous en aurez sérieusement besoin.
Bref, il faut apprendre à naviguer dans cet environnement qui est très formateur dans la recherche de son équilibre personnel. Je ne pensais pas tenir un an, mais voila deux années que je fais partie de mon ''village'' et que ma carapace est assez solide pour gérer le quotidien, même si parfois je craque. Comme le dit un proverbe africain ''une mer calme ne forme pas de marins d’expérience''- on avance seulement la tête bien haute!
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